Notre chemin se poursuit tout d’abord dans les vignobles…
… puis dans la forêt, où nous nous égarons faute de ne pouvoir suivre l’itinéraire piéton.
Nous arrivons dans un minuscule village de montagne où nous découvrons quelques subtilités du langage suisse ainsi que de l’humour de clocher:
Nous retrouvons ensuite l’itinéraire balisé et longeons le Rhône pendant quelques kilomètres…
… et profitons de la pause déjeuner pour découvrir l’abbaye de Saint-Maurice, fondée en 515 sur le tombeau de Saint Maurice, maintes fois détruites par des incendies et des éboulements, et pour la dernière fois reconstruite en 1949. Une congrégation de 53 chanoines continuent de faire vivre l’abbaye, qui a une longue tradition missionnaire en Algérie, en Inde, à Madagascar et au Togo.
Nous traversons ensuite le Bois Noir, non sans nous égarer encore une fois, admirant au passage la cascade de Pissevache, et évitant les gorges du Trient pour leur préférer un itinéraire plus roulant.

A partir de Martigny commence la très longue montée vers le col du Grand Saint-Bernard, 2000 mètres de dénivelé sur 42 kilomètres, et sur une route extrêmement fréquentée et dangereuse pour les vélos de par ses nombreux tunnels et paravalanches. Nous regrettons de ne pas être à pied, nous rêvions de suivre ce chemin qui a vu passé Napoléon et ses troupes et qui comporte encore des tronçons de voies romaines. Nous nous faisons une raison et décidons de ne pas surestimer mes forces. Nous montons en bus jusqu’au col. Le col n’est ouvert que de juin à septembre, nous ne sommes donc pas étonnés qu’il y ait encore de la neige à proximité de la route.
En 1045, Saint-Bernard construit un hospice au col, afin d’accueillir et de soigner les pèlerins qui suivent la Via Francigena, la voie des Francs, reliant Canterbury à Rome. Les chiens Saint-Bernard, qui y sont élevés depuis 1750, partent à la recherche des victimes d’avalanches ou des randonneurs égarés. Un petit musée et un chenil ont été ouverts au col, et l’hospice accueille aujourd’hui encore les pèlerins et touristes de passage.

Il fait très froid au col, nous enfilons toutes nos couches et entamons la descente vers l’Italie et Aoste. Une fois encore, nous devions dévier de l’itinéraire piéton, qui serait trop dangereux en vélo. Nous prenons notre temps dans la descente, nous savons que les 26 kilomètres de descente seront bien vite avalés.
La fin de la descente vers Aoste se déroule sans encombres sur de petites routes tranquilles serpentant dans des plantations d’arbres fruitiers et sous une douce chaleur bien agréable après les frimas du matin.

